Pirate n’était pas si vieux, mais il avait fait de son quartier son territoire. Ce chat des rues n’était pas forcément sauvage, mais il faisait régner la terreur auprès des autres chats. Il avait de nombreux soutiens dans le quartier, beaucoup de gens le nourrissaient, ce qui rendait sa localisation et donc sa capture difficile. Cela faisait plus d’un an que nous cherchions à l’attraper. Grâce à la complicité d’habitants, nous avons fini par l’attraper, mais le pauvre animal était dans un état terrible. De nombreuses plaies, des abcès purulents et la gorge à vif, un morceau de peau en décomposition pendait de son cou. Porteur du FIV (sida du chat) et positif au FeLV (leucose), il a fallu mettre fin à ses souffrances.
Le FeLV est un virus qui infecte le chat et se transmet très facilement par la salive (morsures, gamelles communes…), les selles et les urines (litières communes), le sang (bagarres, transfusions), les contacts sexuels, et de la mère au fœtus ou au chaton. La plupart des cas est diagnostiquée en clinique en quelques minutes, grâce à un test rapide. Ni le chien, ni l’humain ne peuvent être infectés par le FeLV.
Mais combien d’autres chats a-t-il infectés ? Car Pirate était un sacré bagarreur et les mâles non castrés qui croisaient sa route n’étaient pas à la fête. Pirate ne se contentait pas de les chasser, il les pourchassait, il cherchait en permanence l’affrontement avec ses congénères. Aujourd’hui, il nous manque dans le quartier, on s’attend toujours à le croiser. Il aura eu une vie très dure dans la rue et nous aurions tellement aimé lui donner une retraite au chaud et entourée d’amour… Repose en paix Pirate.